2ème partie

2ème partie

Après les vacances de mars, M. Chapuis a repris les entraînements dans la forêt et sur un sentier à côté du collège. 15 jours avant la 2ème partie, nous faisons une sortie de tests à Saint Leu, en partant de Kelonia pour monter en direction de Colimaçon. Benjamin, Yann, Mme mellinger qui n'avaient pu nous accompagner lors de la 1ère partie se débrouillent bien.

Lundi 21 mai 2012 : Cilaos (Le Bloc) – Gîte de la caverne Dufour (Piton des neiges)

Au collège, au départ de cette 2ème partie de la traversée de l’île, nous constatons qu’il manque 8 élèves ! Dont 7 blessés ou avec des contre-indications médicales. Finalement, Benjamin nous rejoint en retard en nous annonçant qu’il a oublié son sac à dos !... M. Chapuis le conduit chez lui pour récupérer ses affaires… Nous quittons le collège à 9 h.

Nous arrivons à Cilaos vers 10h30. Nous nous arrêtons à la pharmacie car nous avons oublié des bandes pour les strappings. Nous passons ensuite au collège de Cilaos pour voir Billy, ancien élève de la classe qui a déménagé à Cilaos 4 mois auparavant. Malheureusement, il est en EPS et nous ne le trouvons pas.

Cilaos (Le Bloc) – Gîte de la Caverne Dufour (1120 d+, 50 d-, 5 km, 4 h 45)

A 11 h 20, nous quittons le parking du Bloc et entamons la rude montée vers le gîte de la Caverne Dufour. Au bout de 10 minutes, Laurence est déjà très essoufflée. M. Bauviès porte son sac quelque temps, mais le malaise et l’angoisse de Laurence s’amplifient. Nous décidons de la rapatrier. Nous téléphonons au collège qui envoie un agent et sa maman pour la récupérer. M. Mailllot redescend avec elle et M. Bauviès prend son sac.

L’ascension du Bloc est raide et les élèves peinent. Petit malaise d’Emmanuel qui est en hypoglycémie. Il n’a pas assez mangé et nous lui donnons de quoi s’alimenter. Nous apprendrons plus tard qu’il fait un régime depuis 15 jours ! D’autres élèves ont des crampes car ils n’ont pas assez bu malgré leur expérience de la randonnée : Alexandre, Benjamin, Lorenzo, Sullivan. Pauline et Mme Mellinger, la CPE, ferment la marche : lentement mais sûrement. Devant, le rythme est soutenu avec Adrien, Valentin, Thomas, Anthony, mais les arrêts fréquents.

Un peu avant la mi-montée, le soleil disparaît derrière les nuages. Après le repas, Sullivan retrouve son refrain favori : « mi gagn pu… » Aux pauses, Anthony et Bryan, toujours généreux, partagent leurs ti goûters. Kelly, Elvina, Christopher et Alexandre parlent beaucoup… Dylan propose d’aider à porter les sacs d’élèves fatigués.

M. Maillot nous rejoint aux deux tiers de la montée. C’est avec plaisir que M. Bauviès lui rend son sac… La dernière montée est fatale à Sullivan qui appelle M. Chapuis à l’aide pour porter son sac tout comme Elvina qui bénéficie aussi de la gentillesse d’Alexandre.

Nous arrivons au gîte à 16 h. Nous sommes au-dessus des nuages. L’air est frais. M. Bauviès fait faire les étirements à tout le monde. Aucune ampoule ni blessure à déplorer. Seules les hypoglycémies d’Emmanuel sont préoccupantes.

Le minuscule filet d’eau glacée des sanitaires ne permet pas une vraie douche. Cela n’empêche pas Christopher de se mettre sur son trente-et-un ! Chemise blanche et jean pour un repas de gala… Le froid tombe avec la nuit. Chacun est chaudement installé dans son dortoir, les garçons d’un côté, les filles de l’autre.

La salle à manger est pleine de touristes. Toujours pas de rhum arrangé pour Thomas ! Le rougail saucisse est apprécié par tous !

A 20h30, c’est l’extinction des feux mais Christopher continue à téléphoner à sa maman dans le noir…

 

Mardi 22 mai 2012 : Gîte de la caverne Dufour (Piton des neiges) – Bourg-Murat (Gîte du Piton Desforges)

La nuit a été très agitée : Bryan et Sullivan ont ronflé, il a fait chaud (!), Adrien a beaucoup toussé… Mais les professeurs n’ont pas ronflé ! Sans doute parce qu’ils n’ont pas beaucoup dormi…  Les touristes suisses, français, luxembourgeois, se sont levés tôt, vers 4 h du matin, pour monter au Piton des Neiges. Nous nous levons vers 6 h 30 et déjeunons à 7 h. Nous incitons Emmanuel à bien déjeuner. Nous sommes dans les nuages.

Gîte de la caverne Dufour – Bourg-Murat (1100 d-, 250 d+, 18 km, 9h20)

A 8 h 15, nous entamons la descente vers Bourg Murat par le coteau Kerveguen. Les nuages se lèvent et nous admirons un superbe point de vue sur Cilaos, Bras Sec et Le Dimitile. De l’autre côté, nous apercevons aussi la Plaine des Cafres.

Nous progressons lentement. Le sentier est mouillé, boueux et glissant. Les nuages nous entourent de nouveau. Pauline a mal au ventre et Emmanuel ne se sent pas bien. Il n’a plus de force. Son régime l’a trop affaibli. Nous le faisons s’alimenter avec des barres de céréales, des fruits secs et des gels. MM Chapuis et Maillot portent son sac tout comme celui de Pauline. Ces malaises répétés nous font perdre beaucoup de temps.

Le chemin est encore long pour atteindre Bourg-Murat. Le temps se dégrade. Les beaux points de vue sur Cilaos ont disparu, tout comme la perspective sur les plaines, Bourg-Murat et le volcan. Nous progressons maintenant dans les nuages.

Devant, un bon petit groupe homogène s’est formé : Thomas marche très vite tout comme Valentin, Anthony, Bryan, Christopher, Adrien. Dylan, Lorenzo, Benjamin suivent d’un bon pas. Derrière, Alexandre donne serviablement la main à Kelly... Peut-être a-t-il peur qu’elle trébuche sur ce chemin caillouteux où l’appui n’est jamais stable ? Elvina, quant-à elle, marche tranquillement, s’adaptant à tous les rythmes et à toutes les conversations dont celle de Mme Mellinger, intarissable…

Nous nous arrêtons pour manger rapidement à la caverne de Bras chanson. Emmanuel n’a quasiment rien à manger. La générosité de tous lui permet de bien s’alimenter et de prendre des forces pour continuer l’aventure.

La pluie nous rattrape. Le sentier est de plus en plus boueux et les rochers très glissants. Notre progression est lente. M ; Bauviès porte le sac de Pauline qui se débrouille finalement très bien, tant en montée qu’en descente. Les premiers attendent souvent les derniers, plus maladroits sur le sentier devenu ruisseau… Les capes sont sorties pour protéger les randonneurs mais aussi les sacs et les affaires de rechange.

La descente est laborieuse, longue et fatigante. Thomas râle beaucoup. Il n’aime pas attendre. Mais c’est le lot des randonnées en groupe. Certains se découragent un peu. Bryan et Christopher font généreusement des allers et retours pour aider les retardataires et porter leurs sacs.

Finalement, nous arrivons au parking de Mare à boue. La pluie s’arrête mais le froid est omniprésent. Malheureusement, Adrien s’est fait une entorse sérieuse qui remet en cause sa participation à la fin de la traversée. Elvina a perdu la semelle d’une de ses chaussures. Les organismes sont éprouvés. Heureusement, un très gentil agriculteur propose de prendre dans son pick up tout le groupe ! Il n’avait pas vu que nous étions 19 ! Il embarque les blessés (Emmanuel, très faible, Pauline, Adrien, Bryan qui s’est tordu la cheville, et M. Maillot) leur évitant les 5 derniers kilomètres.

Miraculeusement, après 3 kilomètres, tout le groupe est pris en stop par un généreux chauffeur de car jaune qui nous épargne près de 2 km le long de la route nationale. L’arrivée au gîte, après plus de 9 h d’efforts dans le froid et sous la pluie, est un immense soulagement. Il y a de l’eau chaude, des radiateurs pour faire sécher les affaires, un billard, une table de ping-pong et même un spa (vide…) ! Le luxe !

M. Vavelin, agent du collège, nous rejoint avec Yann Belvisée qui va faire une étape avec nous. M. Vavelin nous apporte aussi des affaires de rechange et une nouvelle paire de chaussures à Elvina ! Il mange avec nous le gratin chouchou, un bon cari de poulet et des crèmes dessert dans une ambiance conviviale.

Nous décidons de rapatrier Adrien, blessé, et Emmanuel, trop faible, qui s’est mis en danger à cause de son dangereux régime alors qu’il n’en a absolument pas besoin. M. Vavelin les conduit chez eux, vers 21 h. Nous nous posons aussi des questions sur la poursuite de la traversée. Inutile de continuer si les conditions météorologiques ne s’améliorent pas. Nous remettons notre décision au lendemain matin, en envisageant l’annulation de la dernière étape, longue et difficile, dans tous les cas de figure. 

Extinction des feux à 22 heures.


Mercredi 23 mai 2012 : Bourg-Murat (Gîte du Piton Desforges) – Gîte du volcan

Au lever du jour, les nuages chapeautent toute l’île. M. Bauviès prodigue un réveil stimulant aux élèves qui lui en sont étrangement peu reconnaissants… Nous hésitons longtemps après avoir pris le petit déjeuner, consultant la météo et demandant conseil au responsable du gîte sur l’évolution probable du temps. Celui-ci nous confirme ce que nous supposions : le temps ne sera pas forcément ensoleillé, mais pas pluvieux non plus. Finalement, nous décidons de continuer.

Bourg-Murat (Gîte du Piton Desforges) – Gîte du volcan (1000 d+, 360 d-, 15 km, 8 h)

 Nous quittons le gîte à 9 h. Quelques rayons de soleil parviennent à traverser les nuages. En nous élevant, nous pouvons admirer un beau paysage verdoyant et de vastes prairies dans lesquelles paissent des vaches paisibles. Bryan, Lorenzo et Christopher essaient même de communiquer avec elles... Mais les nuages menacent toujours et nous engloutissent en fin de matinée. Un vent froid se lève parfois ; quelques gouttes nous mouillent légèrement ; Yann, Kelly, Alexandre, Elvina bavardent nonchalamment avec Mme Mellinger à l’arrière.

La progression est lente jusqu'à ce que nous interrogions les élèves sur leur réelle motivation. Veulent-ils faire demi-tour ? Nous apprenons finalement qu'ils sont encore plus heureux de participer à cette 2ème partie qu'à la première ! C'est pour cela qu'ils profitent de l'instant ! Alors que le temps ne nous gâte pas. Seul Thomas, sempiternel râleur, semble insatisfait parce que le groupe n'avance pas assez vite... Un concours s'engage entre Bryan et M. Bauviès : qui portera le plus de sacs ?

En début d'après-midi, nous pique-niquons à mi-parcours. Quelques élèves croient encore que M. Maillot a du punch dans sa poche à … eau ! Quelque professeur malicieux profite que Mme Mellinger se soit absentée pour inciter tout le groupe à se cacher... Elle ne nous cherche pas longtemps et nous retrouve derrière un kiosque.

Vers 14 h, alors que nous avons quitté depuis un certain temps une riche végétation, les prairies verdoyantes et les bois de couleur, le paysage change radicalement : seuls de petits arbustes, des buissons et des lichens subsistent au milieu des roches volcaniques et des scories. Yann et Pauline avancent lentement. La montée s'est accentuée.

Il est plus de 15 h quand nous décidons de laisser Yann, Pauline et Mme Mellinger faire du stop pour rejoindre le gîte. Il nous reste encore deux heures de marche à un bon rythme et nous risquons de ne pas arriver avant la nuit.

Dès lors, nous progressons très vite ! Il nous faut moins d'une heure pour atteindre l'oratoire Sainte Thérèse. La récompense est à la mesure de nos attentes : un franc soleil nous attend et illumine la plaine des sables, les grandes pentes ainsi que le volcan. Un spectacle somptueux !

Au téléphone, nous apprenons que seulement 4 voitures sont passées et que personne n'a pris nos camarades en stop... Nous espérons qu'ils ne devront pas attendre Mme Nemoz, la Principale du collège, qui nous rejoint dans la soirée avec M. Antou, un agent.

Au bas de la descente, à la plaine des sables, Sullivan se tord la cheville. M. Chapuis sort l'élastoplast pour lui permettre d'arriver tandis que M. Bauviès prend son sac. Une heure plus tard, après une traversée lunaire, nous arrivons enfin au gîte.

Mme Mellinger nous appelle pour nous informer que la 5ème voiture a été la bonne ! On les a enfin pris en stop après deux heures d'attente... Certainement une des dernières voitures à monter à cette heure tardive.

La douche est encore glacée… Mais tout le monde souhaite faire le meilleur effet à M. Antou et à Madame la Principale qui viennent nous rendre visite en nous apportant généreusement de quoi prendre un apéritif festif – sans alcool. La dernière soirée est très animée.

 

A 22 h, c’est l’extinction des feux.

 

Jeudi 24 mai 2012 : volcan

Tandis que la plupart des élèves restent au Pas de Bellecombe avec M. Chapuis et Mme Mellinger. Valentin, Sullivan et Thomas sont motivés pour descendre dans l’enclos avec MM Bauviès et Maillot. Nous arpentons le Formica Leo et nous promenons sur les coulées de lave avant de rejoindre le groupe. Le bus arrive à midi.

 Notre traversée s’achève là. Nous avons choisi d’annuler la 10ème et dernière étape, trop longue, trop difficile, pour une partie du groupe. Mais le bilan est extraordinairement positif ! 9 très belles étapes à travers l’île de La Réunion qui ont permis aux élèves de découvrir leur île, de renouer avec leur culture, et aussi de trouver le plaisir dans l'effort, le bonheur de partager une aventure, de tisser des liens et surtout de prendre conscience de leurs capacités afin qu'ils comprennent que la réussite était à leur portée.

Bravo à toutes et à tous, merci à toutes celles et à tous ceux qui nous ont aidés et soutenus : les agents du collège, les collègues, les parents, le gestionnaire, les secrétaires, jusqu'à la direction et surtout Mme Nemoz, la Principale du collège Simon Lucas, qui nous a permis de conduire ce projet à son terme.

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